À Shenzhen, par un soir tranquille, une jeune Chinoise déballe les ingrédients requis pour la préparation d'un
mapo dofu. Délicatement, elle tranche les légumes en rondelles égales, l'esprit à demi tourné vers la voix de Leonard Cohen, en trame de fond dans son logement de fonction. Quand s'évanouissent les dernières notes de
Suzanne, la jeune femme tourne le bouton de la cuisinière pour allumer le gaz. Et tout saute.
Étincelle raconte une tragédie. Le combat de la belle Song, une brûlée vive, littéralement suspendue entre la vie et la mort. Douleur trop grande pour tenir dans un corps. Pourtant, le courant qui porte cette histoire n'est pas la noirceur, mais l'amour. L'amour de son amie québécoise hantée par un sentiment de culpabilité, qui achemine à Song des mots doux par les ondes d'un walkie-talkie. L'amour d'un père éploré qui cuisine des soupes de nids d'hirondelles pour sa fille sur deux ronds électriques dans une antichambre de l'Hôpital du Peuple. Celui d'une mère à Magog qui, l'oreille vissée à son téléphone, réclame des nouvelles. Ce récit nous transporte d'un restaurant russe de Hong Kong à un temple sculpté à même le roc de la Chine profonde, en passant par les Cantons-de-l'Est du Québec. L'histoire est peuplée de personnages inoubliables : amant chinois, Texan chaud lapin, entraîneur olympique évaporé, dirigeants aux dents cariées, vendeuse de pilules de contrebande et son buffle domestique, belle-mère qui s'hydrate à l'eau empoisonnée, et une poignée d'infirmières, de médecins et d'étudiants qui risqueront la fureur du Parti pour sauver Song. L'amitié de Michèle et de son amie chinoise a vu le jour au département d'anglais de l'université de Shenzhen, au pied de la statue de Confucius où elles se donnaient rendez-vous pour refaire le monde et partager fous rires et cuillérées de miel de pivoine. L'une, Blanche expatriée aussi enchantée qu'effarouchée par sa Chine d'adoption ; l'autre, communiste convaincue fleurant le parfum parisien. Deux femmes qui se sont sacrées soeurs de vin, entrelacées au point où l'une se demande comment sa chair a été épargnée un certain soir de septembre. Avec
Étincelle, Michèle Plomer signe son roman le plus intime à ce jour. Son écriture s'y fait gracieuse, sensible, bouleversante.
- Auteur
- Michèle Plomer
- Éditeur
- , Marchand De Feuilles
- ISBN
- 9782923896618
- Langue
- français
- Année de publication
- ????
- Catégorie
- Littérature québécoise
- Nombre de pages
- 306
- Condition
- Très bon état